* La cloche de Saint Goulien
La cloche à main de Saint Goulven
Conservée dans l’église paroissiale, elle est en bronze, en forme de pyramide tronquée, avec sur le haut une anse. Le métal a été coulé dans un moule selon la technique de la cire perdue ne donnant qu’un seul exemplaire à chaque façonnage.
On compte cinq autres cloches similaires en Bretagne, et bien davantage en Irlande et au Pays de Galles, dont certaines portent des inscriptions permettant des fourchettes de datations fiables. Dans une étude sur les cloches à main dans la Bretagne primitive, Cormac Bourke propose des regroupements par analogies de formes et de façons. D’après lui, la série des cloches à main de Bretagne, dont celle de Goulien, daterait du 9ème siècle environ, bien que la tradition situe la vie du saint au moins deux siècles plus tôt.
Dans une vie de Saint Goulven transcrite par Albert le Grand au 17ème siècle, et annotée par Guy Autret de Missirien, on lit : « (…) mais sentant cette terre s’appesantir extraordinairement en son sein, il ne pût tenir de regarder ce qu’il portait, et d’où venait cette pesanteur extraordinaire, et trouva que cette terre que Joncour avait jeté en son sein, s’était multipliée de moitié, et convertie en pur or. Saint Goulven ayant su ce qu’il s’était passé, tança Maden de sa curiosité, et de cet or fit faire un calice, trois croix, et trois belles cloches carrées qui avaient un son fort harmonieux, de telle pesanteur, que personne ne pouvait sonner d’une seule main.
L’une de ces cloches a été longtemps gardée avec une de ces croix qu’il portait ordinairement au col, en la sacristie de l’église triviale de Goulven, mais par le malheur de guerres elle a été perdue. La croix néanmoins y a plus longtemps été, au seul attouchement et baiser de laquelle plusieurs malades ont été guéris, et les parjures jurant à faux sur la croix de Saint Goulven étaient punis sur le champ. L’autre cloche fut portée à Lesneven et mise au trésor de l’église de Notre-Dame. La troisième à Rennes, gardée révéremment en la cathédrale avec ses reliques, le seul son de laquelle guérissait les malades. »
Guy Autret de Missirien, qui était né à Goulien, ajoute : « on garde une quatrième cloche carrée de laiton en l’église Paroissiale de Goulien en Cornouaille, laquelle posée sur la tête des malades les soulage ou guérit entièrement. »
(A. le Grand, Vies des Saints de Bretagne, 3ème éd. 1680.)
(C. Bourke, Les cloches à main de la Bretagne primitive,
Bull. de la Société Archéologique du Finistère, 1982).