La chapelle et son architecture :
La chapelle de Notre Dame de Bonne-Nouvelle, dite aussi chapelle de saint Laurent a été édifiée entre le 14ème et le 16ème siècle. Elle est inscrite aux Monuments historiques depuis 1932.
La nef et le bas-côté nord serait de la seconde moitié du 14ème siècle. (OPR) . Les piles ne semblent pas antérieures au début du 15e siècle. (B.M.)
Le chevet, de la première moitié du 15ème siècle. (OPR)
Le clocher serait fin du 15ème, début 16ème. (P.A.)
Le croisillon au nord, dédié à Saint-Laurent est ajout de la première moitié du 16e siècle.
On a déjà refait à ce moment-là les armatures en pierre des fenêtres du chœur (remplages).
On a une inscription du 17ème siècle à l’extérieur, sur un contrefort au sud, datée 1634, pour une réfection faite
par Mathieu Fily, recteur et Christophe Jadé, fabrique.
La sacristie semble avoir été refaite aussi, car on a deux pierres gravées en réemploi à l’extérieur, une marquée de deux lettres à l’envers G : G, et l’autre (Gu)illou F : tronquée dans un angle.
Une construction qui s’étale donc principalement tout au long du 15ème siècle. Elle a été édifiée par les seigneur de Lezoualc’h, à une époque faste d’un point de vue économique pour le Cap, par les activités maritimes, pêche et cabotage, et en particulier pour la famille Autret de Lezoualc’h. Judicaël Autret avait été nommé receveur ordinaire de la châtellenie ducale de Pont-Croix en 1415, charge qu’il a conservée quasiment toute sa vie. Plus lucrative encore a été l’obtention en 1427 de la charge de fermier des sècheries de Cornouaille, avec Henry de Tréanna. Il avait reçu pour cela 436 écus d’or du Duc de Bretagne. De quoi largement financer des projets de constructions d’une certaine ampleur. Au passage, on peut signaler que les éléments les plus anciens du manoir de Lezoualc’h datent également de cette époque.
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Le mobilier:
L’élément le plus ancien est la statue dorée en pierre de la Saint Vierge portant l’enfant Jésus dite « vierge à l’oiseau », fin 14ème début 15ème, elle est donc contemporaine de l’édification de la chapelle.
Peut-être de la même époque, ou plus ancienne encore (14ème ?), la statue de Saint Fiacre en granit qui était autrefois dans la chapelle de saint Laurent, mais les jeunes avaient pris l’habitude de la descendre pour mesurer leur force. Elle est tombée et la tête s’est brisée. Elle est aujourd’hui reléguée à l’extérieur, sur l’un des côtés de l’escalier, et on peut voir que la tête a été recollée. Il manque à Saint Fiacre sa pelle traditionnelle, il ne tient plus qu’un bout de manche.
Le Christ en croix, dans la chapelle Saint Laurent serait du 15ème siècle, il a évidemment été repeint.
Les deux plus grandes : Saint Laurent avec son grill, sur lequel la tradition le fait mourir en martyr. On balayait autrefois le pavé au pied de sa statue pour guérir de la courte haleine (tuberculose ?).
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En parallèle, une Vierge de Pitié.
Les deux plus petites : une sainte famille, avec une vierge en présentation et un Saint Joseph (lys),
Dans une niche : statuette de l’enfant Jésus (crédence).
Dans le chœur : une Vierge à l’enfant et un Saint Jean Baptiste.
les autres statues autour sont du 17ème siècle.
Les bancs ont été placés entre 1936 et 1944, ils portent les noms des familles de fidèles ayant contribué à cette époque à la restauration de la chapelle. (Recteur : l’abbé Vétel).
Les abords de la chapelle aujourd’hui.
D’abord le calvaire, dont la base date du début du 16ème siècle. La croix a été détruite sous la Révolution. Une nouvelle croix a été installée en 1901, avec trois nouveaux pinacles pour l’entourer. Des anciens, deux encore subsistent sur un des côtés de l’escalier.
Les deux fontaines, l’une dédiée à Notre Dame de Bonne Nouvelle (16ème), et l’autre à Saint Fiacre.
La stèle :
Datée de la Tène ancienne, entre 550 et 400 av. J.C. Elle présente deux entailles horizontales sur une face. On a coutume d’y voir les encoches d’un pilori servant à attacher des condamnés au Moyen-Age. Il est vrai que le lieu avait une vocation de justice, comme on va le voir après. Mais on sait que ces encoches ont été pratiquées dès l’origine de la taille. On a trouvé ailleurs une stèle à encoches « in situ », enfouie en contexte funéraire. Néanmoins l’hypothèse subsiste de voir dans ces entailles des aménagements destinés à assurer le passage d’un lien. On a mis en évidence des rites d’expositions de cadavres durant la période de la Tène, dans des sanctuaires picards (Ribemont sur Ancre), mais aussi dans certaines nécropoles. (Incinération différée après exposition du corps, Titelberg, Luxembourg). Cette stèle serait donc liée à un rituel funéraire gaulois précis.