HISTORIQUE DU GRAND MOULIN
En 1904, Vincent BOURDON devient propriétaire du Moulin de Kergonvan. Le moulin se situe alors dans la maison d’habitation, il comporte deux paires de meules à roues horizontales à cuillers.
En 1910, il fait construire le grand moulin en réutilisant les pierres du moulin à vent qui se dresse alors sur les hauteurs de Kergonvan. Les meules sont actionnées par une turbine. Un arbre principal entraînant deux arbres secondaires verticaux fait tourner deux paires de meules au niveau supérieur du moulin. Au niveau inférieur, un arbre de douze mètres de long entraîne trois paires de meules en ligne. L’eau, venant de l’étang Est (alimenté par les ruisseaux de Meil Pen Bil et de Kerbeulec), suit un passage souterrain et arrive sous le moulin par un conduit en acier de cinquante centimètres de diamètre
Toutefois, pendant les périodes de sécheresse, les sources se tarissent, et il faut tout de même continuer à moudre. C’est ainsi qu’en 1912, un nouveau moyen est utilisé pour actionner la mécanique, c’est le moteur à gaz pauvre. Après avoir allumé un feu de bois, on charge sa chaudière de charbon et on le démarre péniblement à la manivelle. Ses seize chevaux-vapeur remplacent la puissance de la turbine. L’eau, indispensable à son fonctionnement, provient d’un réservoir alimenté par le bief de Kerbeulec, construite pour la circonstance au pignon Ouest du moulin, juste au-dessus du moteur.
Il est remplacé en 1928 par la roue à augets de six mètres de diamètre et un mètre de large. Cette roue utilise, pour son bon fonctionnement, beaucoup moins d’eau que la turbine. Elle fait fonctionner un rouet vertical qui lui-même entraîne un rouet horizontal de deux mètres quarante de diamètre, raccordé au mécanisme déjà existant. C’est donc en 1928 qu’est créé l’étang Ouest.
La majeure partie du mécanisme existe encore. Tous les engrenages sont en fonte, l’une des roues garnies de dents en fonte, l’autre de dents en bois très dur.
En 1934, son fils Joseph commence l’apprentissage de la menuiserie, il est alors âgé de treize ans et demi.. En 1942, grand changement, voici l’arrivée de l’électricité. En période sèche, l’eau ne suffisant plus aux besoins du moulin, elle est remplacée par le moteur électrique de vingt chevaux.
En 1954, le tracteur de marque allemande « ALGAER »fait son apparition au moulin. C’est la bête à tout faire. Il permet d’entraîner le mécanisme composé alors de cinq paires de meules et deux cylindres en acier raccordés à la bluterie. Il permet ainsi d’économiser l’électricité aux heures pleines. Il remplace les chevaux pour la livraison. De surcroît, il sert à labourer les terres, à couper le bois et à battre le blé grâce à son volant d ‘entrainement.
En 1955, la roue à augets cesse définitivement de tourner. En 1963 commence le début de la fin du moulin : la clientèle se raréfie et les broyeurs font leur apparition dans les fermes.
En 1984, fin décembre, le meunier abandonne ses activités professionnelles pour une retraite bien méritée. Il décide donc de « laisser dormir » son moulin pour toujours.